Fatima B.

Pour se faire entendre les habitants des bidonvilles ont de tout temps bloqué les routes à la circulation automobiles, ou le tracé du tramway, ou encore fermer les sièges des administrations, sauf que cette fois ci c’est une voie ferrée qui est bloquée au passage du train par des demandeurs de logements sociaux mécontents. Cela se déroule depuis trois jours à Es- Senia. Les habitants du bidonville Kara chassés de la voie publique par les policiers n’ont pas trouvé autre solution que de bloquer la voie ferrée longeant leur quartier. Ainsi, depuis trois jours, le train reliant la wilaya d’Oran à la wilaya d’Ain Temouchent, ne siffle plus. Ce train de voyageurs était un moyen de transport ponctuel et sûr pour les habitants d’Es Senia, Misserghine, Bredéah, Boutlilis, El Amria, Hassi El Ghela, El Maleh, Chabet El Lham, Ain Temouchent et même Beni Saf. Ce train assure aussi le transport des étudiants de l’université Es-Senia. Les trois derniers jours de protestations ont pénalisé les usagers de ce train mais ont aussi pesé lourdement sur le chiffre d’affaire de la société nationale des transports ferroviaires (SNTF) en paralysant 3 rotation aller-retour par jour du train assurant la liaison Oran-Ain Temouchent. La direction de la SNTF a avisé la wilaya d’Oran de cette situation demandant une intervention pour évacuer la voie ferrée. « Personne ne se soucient de nous, les habitants du CUMO seront relogés alors que nous aussi vivons dans un bidonville et demandons à être relogés », disent les protestataires.